Coupe Rase du côté de Berlaimont

Quand les scandales du gestionnaire se succèdent.

A Mormal, l’ONF se fiche de l’aspect paysager et galvaude son plus beau produit, à tarifs de bois de chauffage.
Un petit coin de paradis, un morceau de la forêt proche des habitations qui va finir en coupe rase. Et avec un bois de qualité, du bois de merrain, qui s’est vendu en juin 2017. Les 1700 m3 de bois partiront à moins de 40€/m3.
Une affaire en or pour l’entreprise forestière.
Un désastre économique et paysager pour les autres.
D’autant que sous ce couvert forestier se cache une antenne télécom. Il ne restera qu’elle de bien visible pour les prochaines décennies.

   

  1. Explication :

Que dire ?…De la bêtise?
Non, c’est bien pire que cela. Ce sont des scandales !
Et dans cette forêt, le rythme semble soutenu.

Les habitants n’y comprennent plus rien du côté du chemin des vignerons à Berlaimont. Cette parcelle a fait l’objet d’une vente publique en juin 2017… Après avoir déjà été proposée à la vente l’année précédente.

La parcelle, dans sa première partie, a été martelée en 2015, vendue en 2016. Démartelée à coup de bombe fluo à deux reprises en 2017.

Et quoi encore ?

L’ONF avait oublié de considérer les arbres paysagers qui sont inscrits au plan d’aménagement comme « de Sensibilité Forte » tant au niveau de la fréquentation que du cadre de vie.

(Extrait du plan d’aménagement de l’ONF 2014-2033)

L’ONF avait également oublié d’inscrire sur sa fiche de vente les principaux chênes présents sur la parcelle. C’est d’autant plus regrettable qu’ils s’y trouvent des chênes remarquables. Certain ont un diamètre compris entre 1m et 1m30. On en dénombre près de 20 pièces.

Renseignement pris auprès d’un syndicat de forestier : Cette qualité de chênes se retrouve sur les marchés professionnels entre 450 et 900 €/M3

Au total, une petite centaine de M3 de bois de qualité supérieure. A cela s’ajoutent les 1 600 m3 de bois qui compose la parcelle, un mélange de chêne plus jeune, de hêtre, d’érable, de frêne…

Le lot a été adjugé pour (à peine plus de) 60 000 €. N’importe quel propriétaire privé aurait, à minima, réalisé une vente séparée. Valoriser un bois d’exception, c’est normalement la base du métier de gestionnaire forestier !

Les bois de merrain seraient partis entre 40 000 et 80 000 euros en lot unique. « Montant basé sur la valeur de revente de cette qualité de bois ».

Et pour finir, vous détruisez un coin magnifique, vous dévalorisez l’accueil pour les promeneurs, l’attrait touristique de cette forêt et dévaluez le prix des habitations proches.

Par contre, vous faites plaisir à un forestier. Même si celui-ci a acquis la parcelle par voie strictement légale.

2. Que faire ?

Tout ceci est (presque) légal.

Le petit jeu des arbres martelés/démartelés puis mis au fluo comme si c’était des Bic à 4 couleurs ne dupe personne. Ils ont rectifié le tir quand on s’en est mêlé en 2016.

L’ONF n’a qu’une obligation : celle de laisser l’aspect paysager des arbres en bordures. Vu que l’ensemble de la parcelle a été martelés cela va être compliqué. L’acheteur n’est tenu qu’a respecté le martelage réalisé avec le tampon de l’ONF. Il pourrait sans vergogne tout abattre ! Et même en gardant quelque arbres en bordures, on retrouve principalement des frênes touchés par la Chalarose.  Après coupe, on nous dira que les arbres en bordures sont malades et qu’ils sont juste bons à abattre. En coupe sanitaire cette fois.

Il ne nous reste que le pouvoir de l’Homme politique pour stopper l’abattage intégral de cette parcelle.

C’est d’autant plus évident, que l’ONF pense sérieusement à arrêter cette technique de coupe à blanc définitivement.

C’est déjà le cas dans les forêts domaniales en îles de France, (voir communiqué de l’ONF du 17 octobre 2017). C’est également le cas depuis 2012 en forêt de Sénart, au sud de Paris.

La motivation évoquée par l’office national des forêts pour l’arrêt des coupes à blancs :

Amplifier la prise en compte de l’enjeu sociétal des forêts en répondant aux attentes de la population.

C’est bien ici que se trouve l’enjeu politique de cette parcelle. Et des autres à venir. Avons-nous des leaders politiques capables d’exiger ici ce qui semble logique dans la région parisienne ?

N’hésitez pas à copier / imprimer et/ou envoyer cet article à vos élus locaux. Le temps presse, la vente a déjà eu lieu.

Le dossier complet est transmis aux principaux décideurs locaux et nationaux. Dans le détail à la direction générale et régionale de l’ONF. A la présidence et à la vice-présidence de la communauté de commune.

TOMSEN Benoît

Président de l’Association Mormal : Forêt Agir

«  Il faut 120 ans d’effort pour faire une belle forêt,…, qui est pour le pays une richesse et une parure…, d’après les affiches publiques des eaux et forêt, 1925  »

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