Fin février, ils avaient chaussé les bottes en caoutchouc, enroulé autour des troncs d’arbres martelés par les agents de l’ONF, et donc voués à la vente, de rubalises pour marquer l’opinion publique. Une action semblable avait été répétée à plusieurs reprises jusqu’à la dernière, en date du 1er avril.
Par cette action symbolique, ils voulaient dénoncer « la surexploitation forestière de Mormal », et ces troncs d’arbres débités, s’accumulant le long des routes forestières, à tel point que les membres de l’association avaient surnommé la route de Landrecies, « l’autoroute de la honte ». Sous la plume de son président, Benoît Tomsen, l’association Mormal forêt agir avait envoyé plusieurs courriers, non seulement aux ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et des Finances, mais aussi au Parc de l’Avesnois – dont la commune de Locquignol est sortie depuis 2010 – pour les alerter de la situation qu’ils jugeaient préoccupante, et à l’office national des forêts, qui depuis le 1er avril, a changé de directeur.
Benoît Tomsen a épluché à la fois le plan d’aménagement forestier de la forêt de Mormal qui préconise, sur 2014-2033, le nombre de prélèvements par an et les fiches de vente des bois. « Ce plan d’aménagement, on ne le conteste pas. C’est ce qui sera mis en application dans les vingt prochaines années. Nous ne sommes pas contre l’exploitation forestière. » Ce qu’il pointe du doigt, c’est la « surexploitation, le volume de bois vendu qui ne correspond pas à ce qui est préconisé dans le plan d’aménagement. Sur l’ensemble de la forêt de Mormal, c’est 40 % en moyenne. C’est n’importe quoi. En 2016, ce sont 41 489 m3 de prélèvement prévus dans le plan d’aménagement. Or, ce sont 64 182 m3 qui ont été vendus. Ce sont 22 692 m3 de coupes excessives, c’est ce qui correspond à la différence de volume ».
Réuni le 4 avril, le conseil d’administration de l’association a donné autorisation à son président d’ester en justice contre ce qu’il estime être de la surexploitation forestière. Par le biais de son avocat, l’association doit demander au juge des référés de faire cesser les coupes excessives de bois. Parallèlement, l’association envisage de porter plainte au pénal contre l’ONF