Au vu des enchaînements médiatiques et des prises de position synchronisées des différents protagonistes, il semblerait inéluctable que cette route soit fermée à la circulation.
Rien n’est moins sûr !
A l’ONF, tous les moyens sont bons pour renflouer les caisses, y compris un barnum médiatique. Quitte à jouer sur les craintes des usagers de la forêt et des habitants des communes avoisinantes. Tout ceci est prémédité et savamment orchestré. On n’est pas très regardant sur les principes dans cette institution !
1 060 666 €, c’est la somme qui manque dans les caisses de l’ONF pour budgétiser les dépenses prévisionnelles des 10 axes principaux en forêt de Mormal !
La route de Hecq en fait partie. Et cette donnée, elle est inscrite dans son plan d’aménagement.
Route de Hecq : l’état de cette chaussée est tellement dégradé qu’elle sera bientôt impraticable par défaut d’entretien. Le gestionnaire a deux solutions : fermer la route (et la déclasser) ou faire les travaux de rénovation nécessaires.
Problème : cette route, l’ONF la définit lui-même comme étant un dès dix axes principaux de la forêt.
Solution : Imposer aux autres de couvrir les frais de remise en état. Légalement, c’est impossible. Le nouveau code forestier ne le permet pas. Il reste la solution du passage en force. Imposer aux communes, voire à la communauté de commune de payer le prix.
Et de manière très cynique, elle l’a déjà prévu en 2014, dans son plan d’aménagement.
Démonstration :
Rappel :
Le plan d’aménagement, qui précise le devenir de la forêt de Mormal, date de 2014. Les principes de gestions des dessertes et des axes principaux y sont définis.
En page 111, le plan d’action pour l’amélioration de la desserte forestière confirme l’importance de ces routes.
La route de Hecq est définie comme un des 10 « axes principaux qui canalisent l’essentiel du trafic des grumiers ». Il est précisé que ces chemins servent également à la liaison avec le réseau public.

La page 112 définit les investissements routiers de l’ONF pour la période 2014-2033.

Si vous prêtez l’œil, vous verrez, sur la ligne DES12, réfection généralisée des 49,2 km : Coût calculé dans l’hypothèse où 20 km de routes revêtues passeraient en empierré
Ce qui signifie que depuis la réalisation du plan d’aménagement, et en parfaite connaissance de cause, l’ONF n’a pas budgétisé l’entretien de 40 % de son réseau principal.
Et ceci est en parfaite contradiction avec les éléments définis plus haut.
Il est difficile d’imaginer qu’en 2014 la route de Hecq était identifiée comme axe principal et qu’en 2018 l’ONF la transforme, selon le directeur régional de l’ONF, en « réseaux de randonnée pédestre … L’idée est de remettre cette route à la circulation douce »
En citant Mr Cambier dans son interview à la Voix du Nord du 21/01/18 :. « Il faut qu’il y ait une concordance avec le programme de valorisation forestière, les zones de silence et la véloroute. Aujourd’hui, rien n’est acté. »
Sur base d’une règle proportionnelle, l’ONF n’a prévu dans son budget que 1 591 000 € pour réaliser l’entretien de 60 % des axes principaux.
Il manque à l’ONF 1 060 666 € pour boucler les dépenses prévisionnelles des 10 axes principaux en forêt de Mormal !
Avec quelques pétitions et l’assurance d’un financement communal, voire de la communauté de communes, pour réhabiliter une voirie qui est en fin de vie et le tour de passe-passe serait parfaits.
Enfin, et pour conclure, je rappelle que le plan d’aménagement est un document engageant. Il lie le propriétaire des lieux, l’état, à un gestionnaire ayant un statut particulier de public et commercial en même temps.
Toute modification du plan d’aménagement doit faire l’objet d’une décision concertée, motivée ayant reçu l’aval des acteurs concernés et la signature du ministre.
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