La forêt de Mormal bientôt vendue à la Caisse des Dépôts !!!

Si on en croit l’article du magazine « Capital » de janvier 2019, c’est ce qui se trame du côté de l’Élysée : les forêts domaniales seraient vendues très prochainement à la Caisse des Dépôts.


Extrait du site de la société forestière !

La Caisse des Dépôts, qu’est-ce donc ?

La Caisse des Dépôts et consignations et ses filiales constituent un groupe public au service de l’intérêt général et du développement économique du pays. Le Groupe remplit des missions d’intérêt général en appui des politiques publiques conduites par l’Etat et les collectivités locales et peut exercer des activités concurrentielles.
La Société Forestière, filiale de la Caisse des Dépôts, gère actuellement des forêts privées pour le compte de l’état. Le principe étant la gestion, y compris la revente éventuelle des forêts qui lui sont confiées.

 

La survie de l’ONF dans la balance

Toujours selon l’article, une pression de la FNCOFOR (Fédération nationale des collectivités propriétaires de forêts ou bien concernées par la valorisation des forêts et de leur territoire) auprès de l’Élysée est aussi forte qu’écoutée. En effet, la guerre est déclarée entre les communes forestières et l’Office, depuis que la direction de l’ONF a décidé d’encaisser les revenus des ventes de bois, réalisées pour le compte des communes. (Jusqu’ici l’encaissement était immédiat par les communes.)
Le temps de « gestion » imposé serait de minimum trois mois. Ce qui permettrait à l’ONF de gonfler artificiellement ses revenus, l’espace d’un trimestre minimum et de positiver artificiellement ses résultats financiers.
En face, ce serait la logique inverse. Les communes forestières se verraient privées de force de minimum un trimestre de revenu.
La solution proposée par la FNCOFOR (imposée ?) serait de transférer les agents forestiers vers les chambres d’agriculture et d’imposer une refonte complète du code forestier avec comme conclusion une disparition pure et simple de l’Office National des Forêts. Au passage, les communes n’auraient plus l’obligation de passer par l’Office national et seraient libres de choisir leur gestionnaire… privé).

 

Sur les coupes abusives

Concernant les coupes abusives en forêt de Mormal, les principaux syndicats réunis en alliances accusent directement l’établissement : « L’ONF ne fixe plus d’objectifs de mètres cubes à abattre, mais des objectifs de chiffre d’affaires …, ce qui pousse les forestiers à abattre tout ce qu’ils peuvent ».
Les mots de l’intersyndicale sont clairs et précis !
Nul doute que la direction régionale de l’ONF et son groupuscule d’affidé photographe-compteur de cerfs de Mormal s’autoriseront à braire sans relâche à la « Fakenews * » tels un troupeau de baudets du Poitou.

 

L’avis de l’association

Transférer la gestion des forêts domaniale à un établissement qui considère principalement l’aspect financier est une très mauvaise idée, voire une provocation. Le directeur de la Caisse des Dépôts, Éric Lombard se félicitait de ses excellents résultats financier en 2017 et, à cet égard, considérait avoir bien servi l’intérêt général !
Une gestion comptable d’une forêt ne prend pas en compte les aménités positives qu’elle apporte. (Nous publieront très prochainement un dossier sur le sujet)

 

Enfin, contrairement à l’idée que laisse infuser l’ONF, tant au niveau national que régional, l’association que je préside ne veut en aucun cas la disparition de l’ONF.
Cet office a géré convenablement la forêt de Mormal de 1966 jusqu’au début des années 2000. Ils ont le savoir-faire et les capacités. Les agents que nous côtoyons sont, pour la grande majorité, des professionnels impliqués par leur métier et la forêt qu’il laisseront aux générations futures.
Le problème se situe au niveau de la direction et de certains chef d’unité territoriale. Ils ne recherchent, comme l’explique l’intersyndicale, qu’a faire du chiffre en noyant le marché de quantité hallucinante de bois. Et ce au mépris de leur plan d’aménagement et du code forestier.
Nous avons interrogé la députée de la circonscription, Mme Cattelot sur les sujets évoqués dans l’article. Nous sommes dans l’attente de sa réponse.

 

L’intervention de Guislain Cambier et ses hypothèses !

Pour finir, Guislain Cambier a été interrogé par les journalistes, en qualité de président de la CCPM : (extraits)
A) Concernant les coupes sur Mormal, une riveraine qui ne reconnaît plus sa forêt précise : « les dernières coupes à blanc remontaient à la guerre et aux nazis ». Le président de la communauté de communes du pays de Mormal acquiesce, déplorant aussi les éclaircies à la hache des bords de routes. « Jamais l’ONF n’avait procédé de la sorte »
B) « Quand l’ONF attribue une parcelle, elle donne aux bûcherons un objectif indicatif de mètres cubes à sortir. Mais s’ils peuvent en sortir plus, c’est tout bénéfice pour eux ».
Pour clarifier les choses, nous corrigeons les propos du président communautaire.
A’) Les dernières coupes rases ne datent pas de la guerre et des nazis, mais de l’année dernière. Et de l’année précédente encore, et ainsi de suite. Chaque année l’ONF rase 30 ha dans la forêt de Mormal. Elle ne tient pas compte de son plan paysager. Quant à la biodiversité, qu’elle se débrouille avec une parcelle vidée et un sol nu !
B’) Les ventes de bois sur pied sont précises, par parcelle et non donnée à titre indicatif ! Les bûcherons ne peuvent pas “sortir plus “et en tirer bénéfice ! Opposer cette théorie à la sémantique de maternelle pour disculper l’ONF des coupes abusives est ridicule. Les bûcherons ne PEUVENT PAS prélever un arbre non martelé, sinon il s’agit d’un délit punissable immédiatement par une amende et par répétition, passible d’un tribunal correctionnel. Si le président de la CCPM a eu vent de telles pratiques, il doit en avertir immédiatement l’ONF et le procureur. C’est aussi facile à dénoncer qu’une plainte pour deux pneus crevés ! Et moins ridicule aussi !

 

(*) FAKENEWS : Expressions choisies par la chargée de communication de l’ONF et son directeur. Dans le milieu de la gestion de crise sémantique, il semblerait que les expressions idiotes d’un opposant avéré à l’écologie et aux changements climatiques soit la référence absolue !

 

Tomsen Benoit,
Président.

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