Quel avenir pour l’Office National des Forêts ?

On vous informe, n’en déplaise au(x) service(s) communication(s) de la direction de l’ONF et ses partenaires 😊 :

C’est fin mars que le gouvernement a prévu de prendre position sur le devenir de l’Office.

Le directeur général par intérim depuis janvier a déjà signé son prochain poste. Il ne manque que la date ! Il n’aura pas à assumer les décisions qui se prendront, ce qui en dit long sur le(s) scénario(s) qui arrive(nt).

En ce moment, chaque lobby fait pressions pour s’accaparer les morceaux qui l’intéresse. Dans tout ce mélange des genres, l’intersyndicale des agents de l’Office essaie de peser le plus possible dans la discussion en cours.

Une réunion a eu lieu entre l’intersyndicale de l’ONF et les représentants de la Fédération Nationale du Bois le 27 février à Paris. Peu de détails filtre des coulisses des ministères concernés. Nous vous avions parlé dans le précédent post de la visite de deux inspecteurs généraux à Mormal.

L’enjeux de la discussion : Les différents scénario du devenir de l’ONF

Etaient présent : Le Président de la FNB (et vice-Président du CA de l’ONF !!) et le Délégué général de la FNB. Pour les organisations syndicales : CGT Forêt, FO FGTA, SNTF UNSA, GF UNSA, SNUPFEN Solidaires

Le diagnotic :

En premier lieu, pose du diagnostic de l’état actuel de l’Office National des Forêts.

  • Actuellement les recettes issues des ventes de bois des forêts domaniales : en baisse de 40% depuis 40 ans malgré une augmentation de la récolte de 29%.
  • La compensation versée par l’état à l’ONF pour compenser le déficit de gestion a été fixée en francs puis en euros courant SANS réévaluation. Forte érosion due à l’inflation.
  • Depuis 2006, l’ONF est redevable du double des cotisations patronales sur les pensions des personnels fonctionnaires. Cette hausse des cotisations a coûte 50 millions par an. Depuis 2006. Le coût estimé de ce gouffre est de 500 millions depuis sa mise en application.
  • Gestions contestables : Depuis 17 ans l’augmentation de la masse salariale dans un contexte de suppressions de postes massives reste un sujet à éclaircir !?!

Les scénarios envisagés :

Scénario 1 : Statut quo

  • Avec évolution du modèle économique : Maintien durable de l’Office et de ses missions
  • Sans modification du modèle économique : Sans intérêt et sans avenir (Suppression de postes, fragilisation de l’Office, crises à répétitions, filière bois sans certitude

Scénario 2 : Privatisation globale avec changement de statut (SA)

  • Mise en concurrence sur les forêts communales
  • Quid des missions de services publics en forêt domaniales (accueils du public, routes, intérêt paysagers, …)

Scénario 3 : Privatisation partielle et/ou abandon partiel des activités concurrentielles

  • L’office ne gère plus que les forêts domaniales et est en concurrence avec le privé sur les forêts communales.
  • Quid de la maîtrise des volumes sur le marché. Qui va maîtriser les besoins et attentes de la filière bois ?
  • Quid des aménités environnementales *?

Scénario 4 : Privatisations partielles avec abandon total ou partiel des missions du ressort exclusif de l’Etat

  • L’office ne gère plus que les forêts domaniales.
  • Quid de la maîtrise des volumes sur le marché. Qui va maîtriser les besoin et attente de la filière bois. Quel financement pour les forêts domaniales ?
  • Quid des aménités environnementales *?

Scénario 5 : Régionalisation

  • Fin de la politique forestière nationale en vigueur depuis les Eaux et Forêts.
  • Fin de l’ONF. Quid du personnel ?
  • Qui fait quoi ? Qui décide ? Des programmes à quelles échéances (échéance politique ?)

Scénario 6 : Autre

  • Un invraisemblable mélange de ce qui est défini ci-dessus.

Conclusions :

Le modèle économique de l’ONF n’est plus viable : les Recettes issues des ventes de bois des forêts domaniales sont en baisse de 40% depuis 40 ans malgré une augmentation de la récolte de 29%. Dans tout ce qui se discute actuellement, c’est principalement la finance qui est citée. Vous ne trouverez peu ou pas d’écho aux fameuses « aménités environnementales*» des forêts. C’est pourtant un concept moderne de gestion.L’accueil du public, la biodiversité, le développement durable ne sont souvent que des faire-valoir médiatiques. Que l’état prenne ses responsabilités en rendant à l’ONF les moyens de ses ambitions. Un refinancement massif est obligatoire, entre autre pour les défis climatiques qui nous attendent. Le cirque médiatique, les mensonges et la surexploitation à outrance doivent cesser au plus vite. Que cette direction de l’office prenne la hauteur de l’enjeu.

Tomsen Benoit

Président

(*) Qu’est-ce qu’une aménité environnementale (Wiki)Une aménité environnementale est tout aspect de l'environnement appréciable et agréable pour l'humanité, dans un lieu ou site particulier.Les aménités environnementales sont a priori « gratuitement offertes par la nature », non quantifiable, notamment par la monnaie, et donc « inestimables ». Ce concept est intégré dans les préoccupations éthiques et de développement durable.

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